Narrative Designer, Auteur, Scénariste
Horizon couleur Rédemption
Tant qu’il y aura des armes et de l’argent, il y aura des toujours des dissidents. Le Grand Ouest en est la preuve concrète.
Cette terre forgée par la poudre et le dollar a fait naître toutes sortes de légendes. Héros ou malfrats en devenir, d’innombrables hommes se sont risqués dans une destinée incertaine.
Et quand une poignée seulement demeurent dans les mémoires, beaucoup en ressortent les pieds devant. Ceux-là peuvent se dire que « le monde est beaucoup moins impressionnant vu d’en haut ».
C’est ainsi, dans le Grand Ouest.
Dans un style typiquement cinématographique, Tecumah Gulch vous déroule le genre western. Du cowboy sans prétention à l’amérindien tiraillé par le monde de l’homme blanc, ce jeu de rôle vous promet des aventures aussi épiques que tragiques.

Illustration issue de l'écran du meneur : Emmanuel Bouley aka Kahouet
Chevaucher toujours plus loin
J’ai eu l’occasion d’écrire deux scénarios dans l’univers de Tecumah Gulch, édité par Studio Deadcrows. L’un, Pour une poignée de taulards, a été publié dans le recueil de scénario nommé Premières Cartouches, et l’autre, Il était une fois la loi, avec les accessoires du meneur.
Pour une poignée de taulards
William et sa bande, un groupe d’anciens hors-la-loi connu pour avoir amassé une immense fortune, ont enfin purgé leur peine. La légende qui les précède ne tarde pas à faire la convoitise de nombreux chasseurs de trésors. Ceux-ci espère faire parler William, en vain.
Finalement, c’est Martha Bones, une chasseuse de prime, qui parviendra à lui faire cracher le morceau. Et par la même occasion, elle le tue.
Dignes représentants de la Loi, les personnages-joueurs (PJ) sont mandés pour poursuivre et arrêter Martha.
Si leur quête n’est pas sans danger, elle prendra une toute autre tournure lorsqu’ils devront traverser un territoire en plein conflit entre militaires et amérindiens.
Enfin, le trésor en est-il vraiment un ?
Les PJ parviendront-ils à exercer la justice ?
Ou trouveront-ils la mort au détour d’un canyon ?
Cette première commande m’a tout de suite donné envie de faire voir du paysage aux joueurs.
Au-delà de la dimension urgente des cavalcades, il s’agissait là de partir en chasse sur un territoire absolument immense. Par conséquent, si les joueurs traversaient une telle immensité, je me refusais l’idée selon laquelle celle-ci était vide.
La thématique de la guerre de territoire entre les scouts de l’armée et les Apaches s’est rapidement présentés dans mon esprit, notamment suites aux recherches effectuées pour inspirer ce scénario.
D’une certaine manière, cela permettait de tenir une thématique qui a marqué et marque toujours notre histoire ainsi que le quotidien de nombreux individus.

Soit dit en passant, la source d’inspiration qu’est l’Histoire est pour moi l’un des piliers de tous nos récits passés, présents et à venir.
Ceci, dans le sens où la transposition des phénomènes historiques et tragiques en objet scénaristiques permet aux scénariste d’avoir le pouvoir d’informer, de sensibiliser et de toucher sur des thématiques délicates, mais importantes.
En tant que féru de jeu de rôle historiques, il m’était impossible de passer à côté sans puiser dans cette ressource infinie.
Il était une fois la Loi
Los Corredores de las sierras, un groupe de bandits sévissant au Mexique, a récemment dérobé 7000$ et kidnappé plusieurs familles de la ville de Tecumah Gulch.
Les agents du gouvernements étant trop peu nombreux pour poursuivre et assaillir les voleurs, ils vont monter un coup tordu pour gonfler leurs rangs : kidnapper d’autres personnes pour provoquer un sentiment de vendetta. Bien évidemment, ce sont les personnages-joueurs qui seront concernés.
Les PJ découvreront-ils la supercherie des fédéraux ?
Si oui, quelle sera leur réaction ?
S’ils s’en sortent, leur vision du monde en sera-t-elle changée ?
Ce second scénario dans les sierras du Far West m’a permis d’explorer la thématique du hors-la-loi.
Les récits du genre western mettent relativement souvent en avant le même archétype du bandit. Ici, il était question de changer cette dichotomie classique pour l’étendre aux individus qui représentent une autorité, en l’occurrence les forces de l’ordre.
D’un autre point de vue, le discours défendu dans cette aventure se veut également sociétal. La question de l’autorité, de la légitimité de l’autorité et de celui qui possède l’autorité prend une part importante dans les débats actuels.
Au contraire de pointer du doigt sans façon un phénomène social, ce scénario cherche plus éventuellement à interroger ce qui pousse des individus à prendre de droits qui ne leur sont pas dû.

Autre pilier qui prend tout son sens lorsque nous scénarisons une histoire : l’actualité. Chaque jour, nous sommes bombardés d’informations traitées par des dizaines de prismes différents mais qui, pris dans leur intégralité (autant que faire ce peut) dépeignent les tendances, les failles et les erreurs ainsi que leurs conséquences de nos sociétés.
C’est pourquoi, lorsque cela s’y prête, je tends à mettre en avant des histoires qui se basent sur l’étude d’un objet ou d’un phénomène actuel.
Cela permet de mieux comprendre de quoi nous parlons, et donc de mieux le mettre en scène.